Les notions de protection et de gestion des espèces sont liées aux effectifs des populations et aux relations qu’elles ont avec l’homme. Une espèce représentée par un nombre restreint d’individus, et ainsi menacée de disparition, sera protégée.
Une espèce « surabondante » ou non, à l’origine d‘impacts négatifs qu’ils soient écologiques, économiques ou sanitaires, sera gérée.
Selon les régions, les pays, les continents, le statut de l’Écureuil roux est différent. Actuellement, il est chassé en Russie et en Chine par exemple, alors qu’il est strictement protégé en Europe occidentale.
En France, sa protection remonte à une 40aine d’années (1976, 1981). Auparavant, il était chassé pour sa chair, sa fourrure et considéré comme "nuisible" car consommant des œufs (de poule faisane !! peut-on lire dans certains ouvrages de chasse), des oisillons, et occasionnant des dégâts aux jeunes plantations de conifères par la consommation des bourgeons et des pousses terminales.
Actuellement, cette espèce n’est pas menacée de disparition sur notre territoire. Toutefois, ses densités sont faibles et son maintien, dans ses habitats fragmentés et dégradés, passe inévitablement par sa protection.
En Angleterre, aux Pays de Galles, en Irlande, voire localement en Italie, l’Écureuil roux a été pratiquement éliminé par l’Écureuil gris, introduit d’Amérique du Nord. Outre son impact sur la biodiversité, cet écureuil introduit est à l’origine de problèmes économiques, estimés à plusieurs millions de Livres/an, par son comportement d’écorçage des arbres. Dans ces pays, sa gestion est une nécessité pour les sylviculteurs et les écologues. Les citadins, quant à eux, apprécient leur présence dans les parcs des villes. Pour l'instant, cette espèce n'est pas installée sur notre territoire.
En France, dans les Alpes-Maritimes (Cap d’Antibes), le cas de l’Écureuil de Pallas, introduit d’Asie, est voisin de celui de l’Écureuil gris. En raison de ses densités élevées, ce rongeur entre en concurrence avec l’Écureuil roux et occasionne des dommages importants aux arbres par écorçage, aux cultures fruitières, aux infrastructures humaines (rongement des câbles téléphoniques), amenant des particuliers à intervenir, souvent de "mauvaise manière". Cette situation, l’aire de répartition encore restreinte de cette espèce et les risques potentiels de son expansion, a conduit le Ministère en charge de l’écologie à initier en 2011 un plan national de lutte contre cet écureuil. Ce plan est appliqué par arrêtés préfectoraux depuis juin 2012 dans les Alpes-Maritimes et, également depuis février 2016, dans les Bouches-du-Rhône où une autre population est installée depuis le début des années 2000 sur la commune d'Istres.
La situation du Tamia de Sibérie en France est différente et concerne un autre domaine, celui de la santé humaine. Cet écureuil, introduit de Corée, est en effet un réservoir des bactéries responsables de la maladie de Lyme, et joue un rôle important dans la dynamique de cette maladie vectorielle affectant l’homme. Sur cette base, le contrôle de cette espèce était souhaitable. En tous les cas, il semblait primordial d’interdire sa vente dans les animaleries et sur Internet, afin d’empêcher l’installation de nouvelles populations par introduction volontaire (animaux relâchés par leur propriétaire) ou accidentelle. Depuis le Règlement européen du 13 juillet 2016 et les textes d'application pour la France, ceci est maintenant acquis. Voir à ce propos "Ce que dit la loi".