Impact écologique de l'Écureuil gris

Statut de l’espèce

Moyens de contrôle des populations d'écureuils grisSur son aire d’origine, l’Écureuil gris est une espèce gibier, 40 millions d’individus étant prélevés par an aux Etats-Unis.

En Europe, ce rongeur est considéré par l’IUCN comme faisant partie des 100 espèces exotiques envahissantes les plus menaçantes pour la biodiversité.

Des mesures de gestion ont été mises en place en Grande-Bretagne et en Irlande, où les populations sont contrôlées par le tir, le piégeage et l’empoisonnement. En Italie, le contrôle de la population installée à proximité de Turin a été interrompu à la fin des années 1990 en raison de pressions d’une association de défense des animaux. Actuellement, l’aire de distribution de l’espèce s’étend en direction des frontières avec la France et la Suisse, où l’espèce est attendue d’ici une quinzaine d’années si aucune mesure de contrôle n’est mise en place.

dégâts

Tronc écorçé par un Écureuil gris.

En Europe, les prélèvements alimentaires de l'Écureuil gris occasionnent des blessures aux arbres (feuillus et secondairement résineux) par écorçage, dégradant la qualité des billes et facilitant la pénétration d’insectes, de champignons pathogènes. Ce type d’impact n’est pas régulièrement mentionné en Amérique du Nord où ses principales nuisances sont observées en milieu urbain : dégradation des jardins, intrusion dans les bâtiments, rongement des câbles téléphoniques...

Relations interspécifiques

Remplacement de l'écureuil roux par l'écureuil gris en AngleterreLa compétition alimentaire entre l'Écureuil roux et l’Écureuil gris en Europe se traduit par une réduction de la croissance corporelle des roux, jeunes et sub-adultes, et par une moins bonne condition physique des femelles adultes en période de reproduction. En conséquence, leur fécondité et le nombre de portées par an diminuent. Si les relations de compétition persistent, une moindre production de jeunes par femelle et par an peut entrainer le déclin des populations d’écureuils roux, voire l’extinction de l’espèce.

Ceci est plus marqué dans les forêts de feuillus où l’Écureuil gris utilise mieux les ressources disponibles que l'Écureuil roux, ceci sur le plan physiologique. La masse corporelle plus importante de l’Écureuil gris (proportionnellement à celle de l'Écureuil roux) en automne lui assure également une meilleure survie hivernale et une entrée en reproduction dans de meilleures conditions. Ainsi ses densités sont élevées et la compétition entre les deux espèces est importante. Dans les forêts de conifères, l’avantage irait à l'Écureuil roux, exploitant mieux les ressources que l’Écureuil gris.

Autre relation entre les deux espèces, l’infection de l'Écureuil roux par un parapox-virus dont l’Écureuil gris est porteur sain. Ce virus, fatal pour l'Écureuil roux, peut être localement à l’origine de sa disparition. En Italie où ce pathogène parait absent, le facteur trophique semble expliquer l’élimination de l'Écureuil roux par l’Écureuil gris.