Étudier l’utilisation de l’espace par les écureuils apporte des informations fondamentales sur la biologie et l’écologie des espèces.
Ces informations peuvent être obtenues à partir du suivi d’animaux reconnaissables à distance (animaux marqués avec une bague ou un collier de couleur, ou par des marques sur le pelage par exemple). Ce type d’étude demande beaucoup de temps et permet le suivi d’un petit nombre d’individus en parallèle. De plus, en période de non activité, l’animal ne peut être localisé.
La méthode la plus couramment utilisée dans ce but est la radio-localisation (radiotracking). Elle consiste à placer sur l’animal un émetteur permettant de le localiser à distance grâce à un récepteur. Chaque émetteur a une fréquence définie ; ainsi plusieurs animaux peuvent être suivis simultanément sur un secteur donné.
Les colliers émetteurs doivent être légers afin de ne pas perturber le comportement de l’animal. La limite de poids maximum admise représente 5% du poids de l’animal.
Le poids d’un émetteur conditionne sa durée vie : quelques jours, un mois, une année. En effet, le principal élément intervenant sur le poids de l’émetteur est sa pile. Plus celle-ci est de grosse taille (lourde), plus elle permet de suivre l’animal sur une longue durée.
Pour les écureuils, les colliers utilisés pèsent environ 3 g pour le Tamia de Sibérie, 8 à 10 g pour l’Écureuil roux ou l’Écureuil à ventre rouge, soit environ 3% de leur poids respectif. De tels émetteurs ont une durée de vie de 8 à 10 mois environ.
La distance de la réception des animaux est fonction de la longueur de l’antenne fixée sur l’émetteur. Plus elle est longue, plus l’animal pourra être localisé à une distance importante. Sur le terrain, les animaux sont localisés par triangulation. Avec l’utilisation d’une antenne directionnelle à main, reliée à un récepteur, il est possible de définir l’axe dans lequel se situe l’animal. Cet axe est défini par l’intensité du signal (« bip ») reçu par le récepteur. Le principe de la triangulation est de définir, à partir de plusieurs points géoréférencés (2 ou 3), les directions dans lesquelles se trouve l’individu suivi, l’animal étant à l’intersection des droites obtenues. Au cours d’une journée, de telles localisations sont effectuées généralement toutes les deux heures, ceci, potentiellement, tout au long de la durée de vie de l’émetteur.
L’ensemble des positions de l’animal, par mois, par saison, sur l’année, permettra de mieux connaître l’espèce étudiée, en particulier son comportement (déplacements, surface utilisée, relations avec ses congénères…), son habitat (sites d’alimentation, abris…), voire également sa survie.